Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/154

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inévitable, ce qu’est effectivement la Lépreuse, de ce « tragique primordial » ?

Quoi qu’il en soit, — et de l’originalité après M. Maeterlinck de ce « tragique », et des illusions de l’auteur sur le plus ou moins de réfection qui est ici le propre de sa manière, — la tragédie légendaire de M. Henry Bataille ne nous offre plus seulement une transposition, un élargissement selon notre âme de l’inspiration rustique, mais une reconstitution, dans son décor même, de la légende. Les autres poètes avaient retrouvé dans le sens de leur émotion seule l’atmosphère ; M. Bataille y ajoute des soucis de réalisme extérieur qui, très légitimes, ne sont cependant pas sans approcher de l’artificialité qu’il redoute, et de beaucoup plus près, d’une autre façon, que les soi-disant « déformations » lyriques auxquelles il ose se prendre. Séculaires, les distances intellectuelles et morales qui nous tiennent si loin de la simplicité des légendes primitives font justement d’une