Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/173

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s’exalte d’une teinte ou d’un son, et s’y harmonise. Ceci nous révèle encore une des causes du divorce qui semble exister entre le public et les plus originaux des poètes contemporains. Il y a seulement un malentendu qu’entretient en aveugle la critique littéraire : un public ne voit plus rien là où un autre découvre. Et l’on demandera peut-être un jour qu’au lieu de faire partie de l’Académie Française les poètes composent la première section de l’Académie des Beaux-Arts. La poésie, jusque dans l’approbation officielle, reprendra alors cette place qu’elle n’eût dû jamais quitter, de coryphée des Muses, aussi proche désormais du populaire, malgré l’apparence, que des artistes.

M. Julien Tiersot, en son Histoire de la chanson populaire en France, rappelle que la poésie — comme tous les arts du reste — peut se diviser en trois ordres : la « poésie d’art », la « poésie bourgeoise », la « poésie populaire ». La poésie du milieu est l’ennemie née des deux