Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/50

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tendances de son imagination. Et nul n’a mieux décrit le charme de la poésie populaire : « Le vers sans doute estboiteux, dit-il, il court cependant. Le rythme ne se distingue pas toujours aisément ; on peut être sûr qu’il existe. La rime est remplacée par l’assonance ; mais la musique n’y perd jamais rien. Les pieds varient à l’infini. Qu’importe ? // semble qu’on ait affaire à une matière malléable, presque fluide, capable de s’allonger ou de se restreindre à volonté. Les syllabes trop nombreuses se tassent d’ellesmêmes (i). » Or, comment avec une appréciation si délicate M. Gabriel Vicaire s’est-il contenté d’un instrument sec et coupant comme l’effilé vers classique qui rase net les herbes folles, fleurissantes, tond en boulingrins les prairies naturelles ?

On entend la défense de M. Vicaire. Il nous répondra que s’il a assuré les parités des rimes,

(i) Chansons populaires de l’Ain, recueillies par Charles Guillon, préface de Gabriel Vicaire, p. îv.