Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/66

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Une seule épithète objective (« noir ») a été nécessaire pour tirer le large rideau de la nuit sur cet évanouissement de l’être qui, au rythme de la berceuse, se sent, peu à peu vacillant vers le vide, redevenir petit enfant à l’approche du dernier silence…

Puis ce qui est admirable en la nouveauté grande de cette sorte de lyrisme intérieur, c’est que l’homme, du moment qu’il reste personnel, qu’il ne hausse pas son sentiment comme les transfiguraleurs, à la fiction (ce qui lui créerait d’autres droits), l’homme esthumble.il ne croit pas devoir pour ses intimes misères crever le ciel de coups de poings vengeurs ; il ne les croit pas spéciales, et il en résulte un détachement

Et l’on vous dira :

«Personne !… elle esl morte.»

On vous le dira,

Mais qui vous plaindra ?

N’est-ce point là, art et pensée, du meilleur Verlaine ? Et qui eût pu croire que telle plainte de M»« Desbordes-Valmore devînt un des points d’attache les plus précis du lyrisme sentimental dans la poésie nouvelle 1