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DE L’ORIGINE ET DE LA NATURE DES AFFECTIONS

PROPOSITION XXV

Nous nous efforçons d’affirmer de nous et de la chose aimée tout ce que nous imaginons qui l’affecte ou nous affecte de Joie ; et, au contraire, de nier tout ce que nous imaginons qui l’affecte ou nous affecte de Tristesse.

DÉMONSTRATION

Ce que nous imaginons qui affecte la chose aimée de Joie ou de Tristesse, nous affecte aussi de Joie ou de Tristesse (Prop. 21). Mais l’Âme (Prop. 12) s’efforce, autant qu’elle peut, d’imaginer ce qui nous affecte de Joie, c’est-à-dire (Prop. 17, p. II et son Coroll.) de le considérer comme présent ; et, au contraire (Prop. 13), d’exclure l’existence de ce qui nous affecte de Tristesse ; nous nous efforçons donc d’affirmer de nous et de la chose aimée tout ce que nous imaginons qui l’affecte ou nous affecte de Joie, et inversement. C. Q. F. D.