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DE LA SERVITUDE DE L’HOMME

mesure où elle s’accorde mieux avec notre nature. Car, en tant qu’elle ne s’accorde pas avec notre nature, elle en sera nécessairement différente ou lui sera contraire. Si elle est différente, alors elle ne pourra (Prop. 29) être ni bonne ni mauvaise ; si contraire, elle sera donc contraire à la nature qui s’accorde avec la nôtre, c’est-à-dire (Prop. préc.) contraire au bon, ou mauvaise. Rien donc ne peut être bon, sinon en tant qu’il s’accorde avec notre nature, et, par suite, plus une chose s’accorde avec notre nature, plus elle est utile, et inversement. C. Q. F. D.

PROPOSITION XXXII

Dans la mesure où les hommes sont soumis aux passions, on ne peut dire qu’ils s’accordent en nature.