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DE LA SERVITUDE DE L’HOMME

pour autrui le bien qu’il appète pour lui-même. C. Q. F. D.

AUTRE DÉMONSTRATION

Le bien que l’homme appète pour lui-même et aime, il l’aimera de façon plus constante s’il voit que d’autres l’aiment (Prop. 31, p. III) ; il fera donc effort (Coroll. de la même Prop.) pour que les autres l’aiment ; et, puisque ce bien (Prop. préc.) est commun à tous et que tous peuvent s’en épanouir pareillement, il fera donc effort (pour la même raison) pour que tous en tirent de la joie et d’autant plus (Prop. 37, p. III) qu’il jouit davantage de ce bien. C. Q. F. D.

SCOLIE I

Qui fait effort seulement à cause de la passion qui l’affecte, pour que les autres aiment ce qu’il aime lui-même et vivent suivant sa propre complexion, agit par