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éthique


Proposition LVII et Scolie. — Peut-être vaut-il la peine de faire observer que le parasite, le flatteur sont des personnages classiques de la comédie latine, de même que la courtisane, l’avare, etc. (voir la note relative au Scolie de la Prop. 27) ; l’expression (p. 531) ex stulto insanum faciunt est tirée de Térence (Eunuque, v. 254).


Proposition LVIII, Soolie. — Rapprocher de ce Scolie et du précédent les chapitres xiii et xxv de l’Appendice.


Propositions LX à LXVI. — Dans ces sept propositions sont exposées les règles relatives aux désirs. Le principe est qu’on peut faire par raison, activement, tout ce qu’on fait par passion. Bien qu’il puisse avoir pour le non affranchi quelque utilité pratique, nul désir tirant son origine d’une passion (nulle crainte par exemple) n’est indispensable à la vie. On peut vivre en prenant la raison pour guide, et l’on s’en trouvera bien ; outre que l’on se montrera ainsi vraiment vertueux, on pourra bien mieux user de prévoyance : qui imagine seulement les choses en est affecté diversement suivant qu’il se les représente à tel ou tel moment du temps, il sacrifie l’avenir au présent (Prop. 17) ; la prévoyance raisonnée n’est possible qu’à celui qui les connaît dans leur vérité immuable.


Proposition LXIII, Corollaire et Scolie. — a) Rapprocher du Scolie de la Proposition 67 la Proposition 18 et voir la note correspondante.

b) Page 547 : Guidés par la raison, nous appétons le bien directement, c’est-à-dire nous désirons faire ce qui est utile, accroître notre puissance d’agir, notre connaissance (Prop. 27) ; ce n’est pas, bien entendu, qu’il y ait un bien réel à appéter hors de nous ; l’idée du bien corrélative de celle du mal n’a d’existence dans l’âme qu’en raison de l’irrationalité de celle-ci ; si nous étions libres, nous n’aurions aucune idée de chose bonne ou mauvaise (cf. Prop. 68).


Proposition LXVI. — L’énoncé de la proposition est dans l’édition de 1677 : Bonum majus futurum præ minore præsenti et malum præsens minus quod causa est futuri alicujus mali, ex rationis ductu appetemus. Une correction est évidemment nécessaire. La leçon adoptée par Land me paraît, de celles qui ont été proposées, s’accorder le mieux avec la démonstration, car le même raisonnement qui justifie la préférence donnée à un bien futur plus grand sur un moindre présent, justifie évidemment la préférence donnée à un mal moindre futur sur un plus grand