Page:Spinoza - Éthique, trad. Appuhn, 1913.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
ÉTHIQUE

déterminée n’a pu être produit par la nature d’un attribut de Dieu prise absolument ; car tout ce qui suit de la nature d’un attribut de Dieu prise absolument est infini et éternel (Prop. 21). Cette chose a donc dû suivre de Dieu ou d’un de ses attributs, en tant qu’on le considère comme affecté d’une certaine modification ; car, en dehors de la substance et des modes, rien n’est donné (Axiome 1, Déf. 3 et 5), et les modes (Coroll. de la Prop. 25) ne sont rien sinon des affections des attributs de Dieu. Mais cette chose n’a pu suivre de Dieu ni d’un de ses attributs en tant qu’il est affecté d’une modification qui est éternelle et infinie (Prop. 22). Elle a donc dû suivre de Dieu ou être déterminée à exister et à produire quelque effet par Dieu ou l’un de ses attributs, en tant qu’il est affecté d’une modification qui est finie et a une existence déterminée. Ce qui était le premier point. Maintenant cette cause, à son tour, ou ce mode (pour la même raison qui a servi à démontrer la première partie) a dû aussi être déterminée par une autre qui est aussi finie et a une existence déter-