Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/151

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LE CAPITAINE.

Comment ses pièces ! seroit-il dans l’artillerie ? J’aime mieux le service de mer. Mais pourtant, si ma fille avoit de l’amour pour un officier d’artillerie, comme je suis bon père, il se pourroit…

Mme DE KERNADEC.

Mais je vous dis qu’il n’a jamais servi.

LE CAPITAINE.

Comment, ventrebleu ; et qu’a-t-il donc fait ?

Mme DE KERNADEC.

Il s’est distingué comme écrivain.

LE CAPITAINE.

Ah ! oui, écrivain ; j’entends : c’est ce que nous appelons, à bord, des gens de plume ; mais on en fait bien peu de cas. Cependant ils attrapent des coups de canon tout comme d’autres, mais par mégarde, parce que les balles vont au hasard, car ils n’en sont pas dignes.

Mme DE KERNADEC.

Vous ne voulez donc pas m’entendre ? il n’a rien à faire ni avec la marine ni avec l’armée ; il vit de ses rentes et cultive la littérature.