Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/231

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dans la pièce que nous voulons représenter devant elle ?

M. DE KRIEGSCHENMAHL.

Y pensez-vous, madame ? moi !

LA SIGNORA FANTASTICI.

On y fera le siége d’une ville.

M. DE KRIEGSCHENMAHL.

Un siége ! Et croyez-vous que ma goutte ne m’empêchera pas de monter à l’assaut ?

LA SIGNORA FANTASTICI.

Nous aurons soin que les remparts soient de plein pied.

M. DE KRIEGSCHENMAHL.

Et prendrai-je la ville ?

LA SIGNORA FANTASTICI.

Sans doute.

M. DE KRIEGSCHENMAHL.

Ah, quel plaisir pour moi, qui ai toujours été battu !

LA SIGNORA FANTASTICI.

Vous voyez bien que la comédie répare les torts du destin. Et vous, madame de Kriegschenmahl, nous vous prions d’accepter dans notre pièce le rôle d’une femme respectable.