Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/53

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âmes pieuses peuvent seules entendre ! Appuyons-nous sur ce tombeau. Je crois à la pitié des morts. Mais qu’y a-t-il d’écrit sur cette pierre ? « Celui que cette tombe renferme, ici même n’a pu trouver le repos. » Ah, l’infortuné ! c’étoit sans doute un grand criminel. Le remords seul poursuit encore dans le cercueil.

L’ENFANT, revenant.

Ah ! ma mère, je viens de voir un homme, un vieillard, je crois, car son visage ne ressemble point au tien ni au mien. Il porte une longue barbe ; mais il a l’air si bon ! Il t’apporte lui-même des fruits et de l’eau. Regarde, regarde. Il vient.


Scène II.

L’ERMITE, GENEVIÈVE, L’ENFANT.
L’ERMITE.

Ma fille, prenez ce foible selours ; il rétablira vos forces. Vous viendrez après dans mon ermitage, et vous vous y reposerez quelque temps.

GENEVIÈVE.

Saint homme ! je vous remercie. Vous ne savez pas combien votre présence me touche. Ah ! je craignois de mourir sans des secours