Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/85

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que j’ai voulu lui donner ! Ô Dieu ! laissez-moi le temps d’être pardonné. (À l’ermite.) Mon père…

L’ERMITE.

Seigneur, votre épouse croyoit elle-même que cet instant seroit le dernier de sa vie. Elle-même l’a souhaité.

SIGEFROI.

Quoi ! Geneviève, tu veux me quitter ? Ah ! je le sens, tu ne peux me souffrir. Mais vis, et laisse-moi mourir ; bannis-moi loin de toi, que j’aille occuper la grotte solitaire où ma barbarie t’a reléguée ! que j’y sois sans un enfant ! que j’y sois avec des remords ! Ah ! je ne serai point encore assez puni…

ADOLPHE.

Mon père, je vais chercher du secours : je vais appeler les chasseurs qui nous suivoient dans la forêt.

SIGEFROI.

Va, mon fils, appelle-les. Qu’ils viennent, qu’ils accourent… (Adolphe sort.)

L’ERMITE.

Seigneur, ne croyez pas que les secours humains aient le pouvoir de nous rendre Geneviève. Dieu seul l’a protégée quand vous l’abandonniez ; vos remords obtiendront-ils qu’elle