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est une preuve de son respect pour les liens de la nature, mais une vertu loin d’effrayer doit rassûrer sur toutes les autres, elles s’entraînent réciproquement, et si la Reine se fut montrée l’adversaire de sa propre famille, c’est alors que sa Patrie adoptive, que la France auroit dû se défier d’elle. La lumiere a été portée dans tout ce qu’on croyoit le plus secret, des milliers d’observateurs ont été chargés d’examiner les traces de l’ancien Gouvernement, on a honoré la dénonciation, épouvanté la fidélité, offert à la terreur la sécurité dégagée de la honte, au fanatisme le succès à l’abri du danger, toutes les passions humaines ont été mises en liberté pour se diriger toutes contre la puissance passée, contre des objets qu’on se souvient d’avoir envié, qu’on est certain de ne plus craindre, voilà les moyens d’attaque, et voyez quels sont les preuves, les faits qu’on a conquis ! existe-t-il un seul indice de la connivence de la Reine avec les Autrichiens, d’un secours particulier donné par la France à cette Cour, d’une seule démarche étrangère au traité public conclu entre les deux Puissances ? Ah ! la plus belle justification de cette malheureuse victime, ce sont les accusations dont on l’accable ! quelle vague, quelle fureur, que d’insultes, que d’adresse, que de moyens étrangers