Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/221

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sur ces perches, il fait poser, en travers, des brins souples de quatre-vingt-dix centimètres de longueur, espèce de sangle qui reçoit une couche d’herbe très épaisse ; on recouvre celle-ci d’une toile imperméable, sur laquelle s’étendent les couvertures, et le lit est digne d’un roi.

C’était d’après son conseil que j’avais emmené des chèvres du pays de Djidji, afin d’avoir du lait pour le thé et pour le café, dont nous étions de grands consommateurs : six ou sept tasses chacun, à toutes les haltes. Enfin nous avions de la musique, un peu rude il est vrai, mais valant mieux que rien : les cris mélodieux de ses perroquets du Mégnéma.

Entre Mouéra, village de Ka-Mirambo, et le tongoni d’Oucamba, je gravai sur un arbre le chiffre de Livingstone et le mien avec la date du jour : 2 février 1872.

Quelques jours après, impatient d’être en chasse, dans un endroit où il y avait tant de gibier de toute espèce, je me hâtai de prendre mon café, d’expédier à Ma-Magnéra cet ami de joyeuse mémoire, une couple d’hommes chargés de présents, et j’allai battre le parc, suivi de mes serviteurs accoutumés.

Nous n’étions pas à cinq cents mètres du camp, lorsque nous fûmes arrêtés par un trio de voix rugissantes, qui ne devait pas être à plus de cinquante pas. Mon fusil fut armé d’instinct ; car je m’attendais à une attaque ; un lion avait pu fuir ; mais trois, ce n’était pas supposable.

En fouillant du regard les alentours, j’aperçus à belle portée un superbe caama qui tremblait derrière