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ANDRÉ DEL SARTO

travaille l’or ou l’argent. Un peintre des plus vulgaires, Jean Basile, frappé de cette inclination si véritable, se l’attacha et le mit ensuite chez Piero di Cosimo, qui passait alors pour un des meilleurs peintres de Florence.

Son heureux caractère lui gagna l’amitié de Cosimo, qui ressentait un plaisir extrême à entendre dire que, quand André avait quelque loisir, et particulièrement les jours de fête, il passait des journées entières, avec d’autres jeunes artistes, à copier, dans une des salles de l’hôtel de ville, les célèbres cartons de la Bataille d’Anghiari, de Michel-Ange et de Léonard de Vinci, et qu’il surpassait tous ses camarades. Ce fut dans ces réunions qu’André se lia d’une amitié particulière avec Francia Bigio, qui fut depuis un assez bon peintre. Lui ayant fait confidence qu’il ne pouvait plus supporter les singularités de Cosimo, déjà vieux, et qu’il était résolu à prendre une chambre en ville, Francia, qui se trouvait dans un cas analogue, se joignit à lui par affection et pour vivre plus économiquement, et ils firent ensemble plusieurs ouvrages.

Des membres d’une confrérie qui avait pour patron saint Jean-Baptiste, et qui se nommait dello Scalzo, entendant parler du talent naissant d’André del Sarto et désirant faire orner, sans beaucoup de