Page:Stendhal - Chroniques italiennes, I, 1929, éd. Martineau.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

firmer la vérité du mot échappé au pape quelques jours auparavant[1].

Les sages ont pensé que la conduite tenue en cette circonstance par le cardinal Montalto lui aplanit le chemin du trône ; car beaucoup de gens prirent de lui cette opinion que, soit par nature ou par vertu, il ne savait pas ou ne voulait pas nuire à qui que ce fût, encore qu’il eût grand sujet d’être irrité.

Félix Peretti n’avait laissé rien d’écrit relativement à sa femme ; elle dut en conséquence retourner dans la maison de ses parents. Le cardinal Montalto lui fit remettre, avant son départ, les habits, les joyaux, et généralement tous les dons qu’elle avait reçus pendant qu’elle était la femme de son neveu.

Le troisième jour après la mort de Félix Peretti, Vittoria, accompagnée de sa mère, alla s’établir dans le palais du prince Orsini. Quelques-uns dirent que ces femmes furent portées à cette démarche par le soin de leur sûreté personnelle, la corte[2] paraissant les menacer comme accusées de consentement à l’homicide commis, ou

  1. Ce style a le défaut contraire à celui de Julien*, il se donne la peine d’exprimer trop de petites circonstances évidentes par elles-mêmes. (Note de Stendhal sur le manuscrit italien.)

    * Le Rouge et le Noir. N. D. L. É.

  2. La corte n’osait pas pénétrer dans le palais d’un prince.