Page:Stendhal - Chroniques italiennes, II, 1929, éd. Martineau.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il me répondit tranquillement :

— Les titres de duc et de prince que portaient les personnages de cette histoire sont portés, de nos jours, par leurs descendants qui, peut-être, se fâcheraient de voir leurs noms mêlés à une histoire aussi tragique et aussi triste pour tout le monde.

— L’affaire ne s’est donc pas passée en 1820 ?

— Que dites-vous ? 1820 ? me dit mon Napolitain, riant aux éclats de cette date récente. Que dites-vous ? 1820 ? répéta-t-il avec cette vivacité peu polie de l’Italie, qui choque si fort le Français de Paris.

» Si vous voulez avoir le sens commun, continua-t-il, dites : 1745, l’année qui suivit la bataille de Velletri et confirma à notre grand Don Carlos la possession de Naples. Dans ce pays-ci, on l’appelait Charles VII, et plus tard, en Espagne, où il a fait de si grandes choses, on l’a appelé Charles III. C’est lui qui a apporté le grand nez des Farnèse dans notre famille royale.

» On n’aimerait pas, aujourd’hui, à nommer de son vrai nom l’archevêque qui faisait trembler tout le monde à Naples, lorsqu’il fut consterné, à son tour, par le nom fatal de Velletri. Les Allemands, campés sur la montagne autour de Velletri,