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qu’il s’était déjà trouvé dans trois rencontres qui en général s’étaient terminées d’une façon peu avantageuse pour ses adversaires, et c’était par suite de ses réflexions profondes sur les tristes vérités énoncées plus haut que le jeune parent de l’archevêque, dont le courage n’égalait pas la haute naissance, après avoir eu la susceptibilité de se fâcher de l’emprunt des chevaux, avait eu la prudence de déclarer qu’ils appartenaient à son oncle.

Le soir du même jour, Don Gennarino alla témoigner à l’archevêque tout le désespoir qu’il aurait éprouvé si les chevaux s’étaient trouvés lui appartenir.

Au bout de la semaine, le parent de l’archevêque, dont on sut le véritable nom, était couvert de ridicule et fut obligé de quitter Naples. Un mois après, Don Gennarino fut fait sous-lieutenant au 1er régiment des grenadiers de la garde, et le roi, qui eut l’air d’apprendre que sa fortune n’égalait pas sa haute naissance, lui envoya trois chevaux superbes, choisis dans ses haras.

Cette marque de faveur eut un éclat singulier, car le roi Don Carlos, qui donnait beaucoup, passait pour avare grâce aux bruits répandus par le clergé. Dans cette occasion, l’archevêque fut puni des faux bruits qu’il faisait courir ; le peuple