Page:Stendhal - Chroniques italiennes, II, 1929, éd. Martineau.djvu/40

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la chambre de la duchesse, que vous y restez jusqu’à une heure, deux heures, et quelquefois quatre heures du matin ?

Marcel nia tout ; on appela les gardes, et il fut suspendu ; la corde lui disloquait les bras ; ne pouvant supporter la douleur, il demanda à être descendu ; on le plaça sur une chaise ; mais une fois là, il s’embarrassa dans son discours, et proprement ne savait ce qu’il disait. On appela les gardes qui le suspendirent de nouveau ; après un long temps, il demanda à être descendu.

— Il est vrai, dit-il, que je suis entré dans l’appartement de la duchesse à ces heures indues ; mais je faisais l’amour avec la signora Diane Brancaccio, une des dames de Son Excellence, à laquelle j’avais donné la foi de mariage, et qui m’a tout accordé, excepté les choses contre l’honneur.

Marcel fut reconduit à sa prison, où on le confronta avec le capitaine et avec Diane, qui nia tout.

Ensuite on ramena Marcel dans la salle basse ; quand nous fûmes près de la porte :

— Monsieur le duc, dit Marcel, Votre Excellence se rappellera qu’elle m’a promis la vie sauve si je dis toute la vérité. Il n’est pas nécessaire de me donner la corde de nouveau ; je vais tout vous dire.