Page:Stendhal - Chroniques italiennes, Lévy, 1855.djvu/179

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La corte était venue en soupçon, sur de forts indices, que la chose avait été faite par les ordres, ou du moins avec le consentement dudit prince Louis, elle le fit appeler, et lui, voulant entrer in corte (dans le tribunal) du très illustre capitaine avec une suite de quarante hommes armés, on lui barra la porte, et on lui dit qu’il entrât avec trois ou quatre seulement. Mais, au moment où ceux-ci passaient, les autres se jetèrent à leur suite, écartèrent les gardes, et ils entrèrent tous.

Le prince Louis arrivé devant le très illustre capitaine, se plaignait d’un tel affront, alléguant qu’il n’avait reçu un traitement pareil d’aucun prince souverain. Le très illustre capitaine lui ayant demandé s’il savait quelque chose touchant la mort de signora Vittoria, et ce qui était arrivé lan uit précédente, il répondit que oui, et qu’il avait ordonné qu’on en rendît compte à la justice. On voulut mettre sa réponse par écrit ; il répondit que les hommes de son rang n’étaient pas tenus à cette formalité, et que, semblablement, ils ne devaient pas être interrogés.

Le prince Louis demanda la permission d’expédier un courrier à Florence avec une lettre pour le prince Virginio Orsini, auquel il rendait compte du procès et du crime survenu. Il montra une lettre feinte qui n’était pas la véritable, et obtint ce qu’il demandait.

Mais l’homme expédié fut arrêté hors de la ville et soigneusement fouillé ; on trouva la lettre que le prince Louis avait montrée, et une seconde lettre cachée dans les bottes du courrier ; elle était de la teneur suivante :