Page:Stendhal - De l’amour, II, 1927, éd. Martineau.djvu/216

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a donné des leçons dont elle profite avec un autre. Corinne à son tour est jalouse ; elle s’emporte en femme plus colère que tendre : elle l’accuse d’aimer une jeune esclave. Il lui jure qu’il n’en est rien, et il écrit à cette esclave ; et tout ce qui avait fâché Corinne était vrai. Comment l’a-t-elle pu savoir ? Quels indices les ont trahis ? Il demande à la jeune esclave un nouveau rendez-vous. Si elle le lui refuse, il menace de tout avouer à Corinne. Il plaisante avec un ami de ses deux amours, de la peine et des plaisirs qu’ils lui donnent. Peu après c’est Corinne seule qui l’occupe. Elle est toute à lui. Il chante son triomphe comme si c’était sa première victoire. Après quelques incidents que pour plus d’une raison il faut laisser dans Ovide, et d’autres qu’il serait trop long de rappeler, il se trouve que le mari de Corinne est devenu trop facile. Il n’est plus jaloux ; cela déplaît à l’amant qui le menace de quitter sa femme s’il ne reprend sa jalousie. Le mari lui obéit trop ; il fait si bien surveiller Corinne qu’Ovide ne peut plus en approcher. Il se plaint de cette surveillance qu’il a provoquée, mais il saura bien la tromper ; par malheur il n’est pas le seul à y parvenir. Les infidélités de Corinne recommencent et se multiplient ; ses intrigues deviennent si publiques, que la seule grâce qu’Ovide lui demande, c’est