Page:Stendhal - Lamiel, éd. Stryienski, 1889.djvu/323

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— Que je ne sois pas dans la disposition de me moquer de vos compliments en traits de Mme de Sévigné. Soyez donc bon enfant et simple, consolez-moi de la majesté de mon seigneur et maître, le comte d’Aubigné-Nerwinde, si vous voulez mériter que j’aie un caprice pour vous.

Ce mot fit oublier à la Vernaye toute sa réserve de compliments de bonne compagnie ; il oublia sa mémoire et se trouvant riche de son propre fonds, il dit ce qu’il pensait au moment même, sans s’inquiéter beaucoup de l’incorrection des phrases qui pouvaient lui échapper en improvisant.

Cette première infidélité ne donna ni le bonheur ni presque du plaisir à Lamiel. Dès que la Vernaye était de sang-froid, il revenait à l’éloquence à la Sévigné ; comme disait Lamiel, au : j’ai mal à votre poitrine.

— Savez-vous ce qui vous nuit beaucoup ? dit-elle au marquis. Deux choses :

1o Voici cent vingt ans à peu près que l’on s’est avisé d’imprimer les lettres de Mme de Sévigné ;

2o Votre blanchisseuse met trop d’empois à vos jabots, et cela donne de la raideur à vos grâces. Soyez donc un peu plus échappé de collège.

Le marquis allait revenir la voir le matin pour