Page:Stendhal - Lamiel, éd. Stryienski, 1889.djvu/335

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point chat en poche ; le rôle que je vous destine peut avoir des dangers et vous ne recevrez votre récompense qu’à la première folie jalouse qui échappera à mon seigneur et maître.

Elle s’était adressée à un homme hardi. Le lendemain, il y avait un dîner dans les bois de Verrières, et D*** fit des choses incroyables de folie pour montrer son amour pour Lamiel. Le comte vit tout, son caractère sombre s’exagéra tout ; ce fut l’excès de sa colère qui l’empêcha de s’y laisser aller.

— Quelle gloire pour cette petite Normande ! Quelle preuve d’infériorité de ma part si j’avais un duel pour elle !

D*** était fou d’amour depuis que les yeux de Lamiel montraient de l’amour pour lui. Il alla consulter Montror qui lui demanda le secret, puis lui dit, piqué de quelques réponses peu polies de d’Aubigné-Nerwinde :

— Courez les chapeliers de Paris, vous trouverez bien quelqu’un qui vient de s’établir ; faites prendre chez lui un exemplaire de la circulaire que l’on écrit en pareil cas, mettez en bas l’adresse de M. Boucaud de Nerwinde à Périgueux, et envoyez cette circulaire à votre rival.