Page:Stendhal - Lamiel, 1928, éd. Martineau.djvu/106

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la hauteur de cette marquise, qui prétendait être traitée en duchesse, parut si singulière aux dames nobles des châteaux voisins, que bientôt le salon de Miossens fut déclaré souverainement ennuyeux. On n’y vint qu’à son corps défendant, et si l’on répondait encore aux invitations à dîner de la duchesse, c’était surtout à l’époque des primeurs. La duchesse avait conservé des habitudes d’une grande fortune l’habitude d’envoyer des courriers à Paris pour avoir les premiers petits pois, les premières asperges, etc., etc. Elle voyait fort bien ce que les beaux et nombreux châteaux du voisinage ne se donnaient guère la peine de lui cacher ; on ne venait la voir que par considération pour les courriers revenant de Paris.