Page:Stendhal - Lucien Leuwen, II, 1929, éd. Martineau.djvu/81

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si vous vous arrêtez est désagréable.

Leuwen pensa que les musiciens, étant payés, allaient quitter le jardin ; il envoya un domestique les engager à recommencer les morceaux de Don Juan et des Nozze. Il revint auprès de ces dames et reprit sans difficulté le bras de madame de Chasteller. Les demoiselles de Serpierre étaient enchantées de cette augmentation de promenade. On marchait tous ensemble, la conversation générale était aimable et gaie. Leuwen parlait pour la soutenir et ne pas faire remarquer son silence. Madame de Chasteller et lui n’avaient garde de se rien dire : ils étaient trop heureux ainsi.

Bientôt on entendit les cors recommencer. En arrivant au jardin, Leuwen prétendit que M. de Serpierre et lui avaient grande envie de prendre du punch, qu’on en ferait un très doux pour les dames. Comme l’on se trouvait bien ensemble, la motion du punch passa, malgré l’opposition de madame de Serpierre qui prétendit que rien n’était plus nuisible au teint des jeunes filles. Cet avis fut soutenu par mademoiselle Théodelinde, trop attachée à Leuwen pour n’être pas peut-être un peu jalouse.

— Plaidez votre cause auprès de mademoiselle Théodelinde, lui dit madame de