Page:Stendhal - Lucien Leuwen, II, 1929, éd. Martineau.djvu/93

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la peinture de ce bonheur, en devient jaloux et se venge d’ordinaire en disant : « Bon Dieu ! Que ce livre est fade[1] ! »

  1. Excuse plus ou moins spirituelle et à la mode au moment de l’impression, car l’esprit ne vit que mille ans : voir Lucien. Molière a déjà perdu cette fleur. La raison ne la perd pas si vite. Voici cette raison : transition de temps ou excuse. Mais les amants sont si heureux dans les scènes qu’ils ont ensemble que le lecteur, au lieu de sympathiser avec la peinture de ce bonheur, en devient jaloux. (On voit bien cela dans l’amitié : si intime qu’elle soit, on peut faire confidence de tout, excepté du bonheur parfait de l’amour.)