Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/175

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Cinquième chaîne

Il est inutile de parler du mont Jura, qui de Bâle arrive à Belley, et des Alpes, qui, venues de Juderbourg et du Brenner, forment le mont Blanc et descendent au midi jusqu’à Vintimille où elles se perdent dans la mer pour reparaître en Corse. À l’occident, les Alpes remplissent tout le Dauphiné jusqu’au mont Ventoux près d’Avignon ; à l’orient, au contraire, elles s’abaissent subitement avant Turin. Là commence cette immense plaine, la plus belle du monde civilisé, que les Gaulois conquirent jadis et semèrent de villes, Milan, Crémone, etc. Cette plaine s’étend de Turin à Venise et de Brescia à Bologne.

Je demande pardon au lecteur de ces pages sérieuses, mais ce n’est qu’après les avoir écrites pour moi que j’ai compris le sol de la France.

Je vais maintenant parler de la pluie et du beau temps.

À la suite d’observations ingénieuses, M. de Gasparin, qui avant d’être ministre de l’Intérieur avait été longtemps agriculteur habile, a cru voir que la France peut se diviser, sous le rapport des pluies, en deux régions. Dans la région no 1, il y a