Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/249

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le Finistère, avec tous les caractères qui les distinguent. Ils paraissent être venus en ce pays avant les Gaels. Les Ibères ont la tête un peu longue et étroite dans toute son étendue, mais surtout vers le bas. L’arcade sourcillière avance en ombrageant l’œil, qui est fendu en amande. Le nez est prononcé, recourbé, long ; il a les ailes plus relevées que la pointe. Le menton est droit, les pommettes sont saillantes. La taille est un peu au-dessus de la moyenne ; ils sont bien proportionnés et fort lestes. Leurs cheveux sont souvent d’un noir bleu. Henri IV donne une idée assez exacte de la race ibère au physique comme au moral. Ce caractère se rapproche beaucoup de celui des Français ; mais il a des traits qui lui sont propres, par exemple, la place considérable que l’amour prend dans leur vie. Henri IV fit les plus insignes folies pour les femmes, non pas une fois comme Marc-Antoine et à la fin d’une vie rassasiée de succès, mais dans tous les temps, et même dans les moments où il y avait gros à parier qu’il serait empoisonné par la cour catholique de Paris, comme son père. Il était follement épris d’une jeune fille lorsqu’il fut tué, et il avait cinquante-cinq ans ; voir sa singulière déclaration à Bassompierre, qui était amoureux de cette jeune personne, depuis princesse de Condé.