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MÉMOIRES D’UN TOURISTE

absence les affaires de la maison sont menées gauchement et timidement. Je repars ce soir pour le Nivernais où sont ces cruelles affaires. Heureux l’homme qui a de quoi vivre, ou du moins qui est sûr de ne pas se repentir de s’être arrêté dans le chemin d’une petite fortune !

C’est par hasard qu’au moment de partir, et les chevaux déjà attelés, je suis allé voir, derrière le théâtre moderne, une suite d’arcades évidemment romaines ; elles se prolongent sous plusieurs maisons. Quelques centaines de francs dépensées en fouilles donneraient probablement de curieux résultats ; mais on est avare dans le Midi. Curieux trait d’ignorance d’un préfet de ce pays-ci : il fait recouvrir de terre des ruines antiques découvertes par hasard, sans donner le temps de les dessiner.

Le seul pays de France où l’on s’occupe réellement d’antiquités, c’est la Normandie. Heureuse la province qui peut être étudiée par un savant réel, tel que M. Le Prévost !