Aller au contenu

Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Sismondi l’illisible dit de l’Italie en général
Tome 16, page 354



Il n’y a pas un des objets dont nos yeux sont frappés en Italie qui ne serve à prouver et les progrès surprenants qu’avaient faits les Italiens dans tous les arts de la Civilisation avant le xve siècle et leur décadence depuis cette époque. Ils avaient la liberté, en 1530 ils perdirent la liberté. Le reste de l’Europe qui justement alors commençait par la réforme de Luther à avoir un peu de liberté s’empara des jeunes sciences que cette source de tout bonheur avait fait naître en Italie. Et de nos jours l’Italie avilie par les prêtres est obligée de traduire des étrangers pour avoir une histoire passable de ses révolutions et de ses arts (Sismondi, Ginguené, Winkelmann, Aubertin[1] se traduisent en italien avec des notes atténuantes). L’histoire de tout ce qui a existé et de tout ce qui existera peut se resserrer en deux mots : Rien sans la liberté, tout avec la liberté.

Dominique.
  1. L’Histoire de la Peinture de Beyle lui-même. N. D. L. É.