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filosofia nova

naissances que la vanité satisfaite ; je n’y cherche que l’utile.

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Nos mots ne sont-ils pas plus courts que ceux des Latins, si cela est n’est-ce pas un bien ? Un perfectionnement de la civilisation ? N’en serait-il point de même de la tournure sans inversion et naturelle de la langue française ? Ne serait-ce point là une des causes qui la généralisent ?

Voir à côté de l’autre une page imprimée des deux langues.

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Il me semble que les plaisanteries de Goldoni sont d’une civilisation moins avancée que la nôtre.

Le cœur des personnages de Goldoni est tel qu’il le faut au théâtre, mais leur tête n’est pas assez adroite pour un parterre de Français. Ils nous paraîtraient manquer de finesse et grossiers.

*

Il ne faut jamais généraliser le fait dont on tire une conséquence. C’est s’exposer à de grandes erreurs lorsque je puiserai des pensées dans mes cahiers.

Par exemple, quand je songe à une action