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filosofia nova

Je crois qu’avec les femmes[1], et peut-être même dans d’autres circonstances, on donne naissance à des obstacles en les combattant.

*

Note sur Molière :

Je crois que Molière a imité quelque part cette réponse de François duc de Bretagne à quelqu’un qui lui disait qu’Isabeau, fille d’Écosse qu’il allait épouser, avait été nourrie simplement, et sans aucune instruction aux lettres. Il répondit « qu’il l’en aimait mieux, et qu’une femme était assez savante quand elle savait mettre différence entre la chemise et le pourpoint de son mari. »

Je crois qu’en quelque genre que ce soit le génie n’est qu’une plus grande dose de bon sens, or le bon sens s’acquiert à force de travailler, c’est-à-dire à force d’observer et de réfléchir sur ses observations.

L’homme qui a pour but de réussir dans une partie quelconque doit donc en faire l’unique objet de ses méditations.

  1. Ces pensées se trouvent sur quelques feuillets non datés et perdus (sans doute de 1803, ou un peu plus tôt), des manuscrits de Grenoble R. 5896, t. 15. N. D. L. É.