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pensées


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Une comédie[1] se propose de graver dans le jugement du spectateur un de ces deux jugements :

Que telle chose est odieuse ? Philinte.

Que telle chose est ridicule ? Le Bourgeois gentilhomme.

Tout doit tendre dans la pièce à fortifier ces jugements. Pour cela il faut savoir à quel degré l’esprit et l’âme du spectateur sont fatigués de recevoir des impressions du même genre.

*

Lorsque Corneille commença sa carrière, il pouvait aussi se dire : la tragédie n’est pas éternelle.

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Je voudrais[2] que les œuvres de ce grand homme[3] fussent composées de 9 comédies en 5 actes et en vers, de 8 tragédies en 5 actes, et de la Pharsale, poème épique en 12 ou 20 chants.

Que de ses tragédies, 4 fussent attendrissantes, 4 comme le 5e acte de Rodogune.

On y trouverait 4 ou 5 odes, 4 ou 5

  1. 23 fructidor XII [10 septembre 1804].
  2. 22 fructidor an XII.
  3. Le grand homme que lui, Beyle, rêve d’être. N. D. L. É.