Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/15

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de nous, lorsqu’ils nous parlent de la belle Italie. La route de Florence à Rome m’a fortement rappelé la Champagne. Seulement, la plaine aride se change en collines désolées.


Rome, 10 décembre. — J’entre à Rome par cette fameuse Porte du Peuple ; j’ai mon logement sur le Cours, dans le Palais Ruspoli. Ah ! que nous sommes dupes ! Cela est inférieur à l’entrée de presque toutes les grandes villes de ma connaissance ; à mille lieues au-dessous de Berlin. Que dirai-je de l’entrée à Paris par l’arc-de-triomphe de l’Étoile ? Les pédants qui trouvaient dans la Rome moderne l’occasion d’étaler leur latin, nous ont persuadé qu’elle est belle.

Pour ménager les mœurs si pures des Italiens de Rome, le Pape ne leur permet le spectacle que pendant le carnaval ; tout le reste de l’année ils ont des comédiens de bois.

12 décembre. — J’ai intrigué toute la journée pour avoir une loge au théâtre d’Argentina : pas moyen ; les Anglais