Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/163

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musique de Rossini ; de la Mirra ou la Vengeance de Vénus, ballet héroïque de Viganô, et de la Magie dans les bois, ballet comique : tout cela a été donné le même jour. Je manque de termes pour exprimer le plaisir que m’ont fait les décorations. MM. Perego, Landriani, Fuentès, Sanquirico sont des peintres, et de grands peintres. Chaque décoration peinte à la colle n’est payée que vingt sequins (deux cent quarante francs) ; mais l’administration s’engage à en demander vingt chaque année à chacun de ces messieurs. Ce soir, jour de prima recita, toutes les femmes étaient en grande parure dans les loges ; c’est-à-dire les bras et la gorge nus, avec de grands chapeaux garnis de plumes immenses et très-belles ; il faut cela, autrement l’on ne serait pas aperçu du parterre. Le silence a été extrême ; l’on ne fait pas de visites la prima sera. J’ai remarqué la très-mauvaise disposition du parterre ; il est si horizontal que l’on ne peut pas voir les jambes des danseuses ; on devrait imiter celui de l’Opéra de Paris.

Les premières représentations sont toujours le samedi au théâtre de la Scala, parce que le vendredi est le jour de repos. Il n’y a pas de spectacle les jours anniversaires de la naissance et de la mort