Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/172

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Braschi le fait appeler : « Restez à Rome, continuez à faire de beaux vers ; je demanderai une place pour vous à mon oncle. » Monti fut secrétaire des commandements du prince.

Il trouva dans une maison un moine, général de son ordre, homme plein d’esprit et de philosophie. Il lui proposa de le présenter au prince neveu ; il fut refusé. Cette modestie si singulière piqua le prince ; on usa de stratagème pour lui amener le moine, qui, bientôt après, fut le cardinal Chiaramonti.

Le patriotisme est commun en Italie ; voyez la vie de ce pauvre comte Fantuzzi de Ravenne, que l’on m’a contée à Bergame ; mais ce patriotisme est dégoûté de toutes les manières et obligé de se perdre en niaiseries.

À Bergame, Mayer et Davide dirigent une musique d’église, on leur donne un oro, c’est-à-dire une pièce d’or.

Le comte P*** me dit : « Bologne est la ville la moins avancée dans le marasme, elle mérite d’être la capitale de l’Italie. Si, à la résurrection de ce pays, on met la capitale à Rome, tout est perdu ; les plus lâches intrigues attacheront la gangrène au gouvernement. Le peu d’énergie qu’il y a à Rome est dans les femmes, qui rappellent souvent la Sempronia de Salluste. »