Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vecchio ; en avant, on a cette belle Lombardie avec tout le luxe de sa verdure et de ses richesses, un horizon sans bornes, et l’œil se perd à trente lieues de là, dans les brouillards de Venise : c’est la contre-partie de la vue de San Michele in Bosco. Dans ce ciel immense, on aperçoit souvent une noire tempête avec ses tonnerres mugissants dans un coin de cinq à six lieues, tandis que tout le reste est serein. On voit la tempête s’avancer, reculer, s’anéantir, ou en peu de minutes elle vous environne. L’eau tombe à torrents ; des tonnerres affreux ébranlent les édifices ; bientôt l’admirable pureté de l’air vient augmenter les plaisirs. Tout cela vient de nous arriver depuis deux heures ; maintenant, nous distinguons les fenêtres d’une maison à huit lieues d’ici. — Politesse noble du propriétaire, ancien écuyer du roi d’Italie. Nous sommes arrivés chez lui comme une bombe, comme des enfants qui s’approchent d’une image.

24 juillet. — Nous couchons à Monza. Mauvaise architecture du palais, jardin insignifiant. Nous allons à Varèse, petite ville, dont toutes les maisons se sont, depuis dix ans, transformées en palais.

Nous allons au Casino. — Politesse extrême des habitants de Varèse ; ils nous mènent à une Accademia que madame Gras-