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Naples, 13 janvier. — Je vois dans les loges des dames auxquelles je puis être présenté ; j’aime mieux ma sensation, et je reste au parterre. Cette salle, reconstruite en trois cents jours, est un coup d’état. Elle attache le peuple au roi plus que la meilleure loi ; tout Naples est ivre de patriotisme. Le vrai moyen de se faire lapider serait de trouver quelque défaut. Dès qu’on parle de Ferdinand : Il a rebâti Saint-Charles, vous dit-on : tant il est aisé de se faire aimer du peuple ! Il y a une fibre adorative dans le cœur humain. Moi-même, quand je songe à la mesquinerie et à la pauvreté prude des républiques que j’ai vues, je me trouve tout royaliste.

20 janvier. — Le plafond, peint sur toile, absolument dans le goût de l’école française, est un des plus grands tableaux qui existent. Il en est de même de la

  1. Ici figuraient dans l’édition de 1817 les trente-cinq lignes reprises dans l’édition de 1826 et qu’on trouvera au tome II de notre édition, depuis : « Je suis si content de la salle », p. 159, jusqu’à : « Le plafond, peint sur toile », p. 160. N. D. L. E.