Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Pérouse, 29 mars. — À notre sortie de Pérouse, un ministre du saint Évangile, anglais, élève pieusement les yeux au ciel, et fait le vœu que la terre s’entr’ouvre pour engloutir les habitants de Naples et de Rome, cela très-sérieusement. Pourquoi ne pas voir que la civilisation s’arrête à Florence ? Rome et Naples sont des pays barbares habillés à l’européenne. Il faut voyager là comme en Grèce ou dans l’Asie Mineure, seulement avec plus de précautions, les Turcs étant beaucoup plus honnêtes que les Européens de Naples[1].


Florence, 30 mars. — Je sors d’Evelina, chanté par les Monbelli. Cette musique divine a chassé tout le noir que m’avaient donné mes compagnons de voyage anglais et la politique. Soirée délicieuse, quoique je fusse bien fatigué.

  1. Un homme pense avec Pope que the proper study of man is man kind ; il note les diverses dispositions morales des peuples. Souvent, à ses yeux, ces dispositions sont des symptômes de maladie morale. Accusera-t-on le médecin de