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CHAPITRE LXXII


Napoléon, ayant su le mouvement de l’ennemi, arrivait à Paris de sa personne. Le 30 mars à minuit, il rencontra à Essonne, à mi-chemin de Fontainebleau, un des plus braves généraux de sa garde (le général Curial) qui lui apprit la fatale issue du combat. « Vous vous êtes conduits comme des lâches. » — « Sire, nous étions attaqués par des troupes trois fois plus nombreuses que nous et qui étaient animées par la vue de Paris. Jamais des troupes de Votre Majesté ne se sont mieux battues. » Napoléon ne répliqua pas et fit tourner les chevaux de sa calèche vers Fontainebleau. Là, il rassembla ses troupes.

Le 2 avril, il passa la revue du corps de Marmont, duc de Raguse, qui avait évacué Paris, le 31 mars au soir, et était alors campé à Essonne. Ce corps formait l’avant-garde et était à peu près le tiers de son armée. Marmont l’assura de la fidélité et de l’attachement de ses troupes qui étaient en effet au-dessus de la séduction ; mais il oublia de répondre pour leur géné-