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ment dans le palais de Fontainebleau, et que dans une des salles de cet appartement se trouve la Sainte Cécile de Raphaël[1]. Ce tableau rentre au Musée, on le remplace par l’Enlèvement d’Hélène[2] du Guide. Vous admirez les charmantes figures d’Hermione et d’Hélène ; mais cependant, si l’on vous demande quel est le plus beau de ces deux ouvrages, l’expression sublime de sainte Cécile ravie par la musique céleste, et laissant tomber les instruments dont elle jouait, cette expression vous décide en sa faveur, et vous lui donnez la palme. Or pourquoi cette expression est-elle sublime ? Par trois ou quatre raisons que je vous vois prêt à me dire. Mais c’est le raisonnement, et un raisonnement facile à écrire, qui vous fait voir que ces trois ou quatre raisons sont bonnes ; tandis qu’il me semble impossible d’écrire quatre lignes, à moins que ce ne soit de la prose poétique qui ne compte pas, pour prouver que le duo Piaceri dell anima vaut moins ou plus que le duo Cara ! cara ! ou que le duo

Crudel ! perche finora ?

Mozart, Figaro.
  1. N° 1139.
  2. N° 1008.