Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/277

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augmenté par la foi sincère qu’il avait aux vérités de la religion. Toutes ses partitions portent en tête les mots :

In nomine Domini,

Ou ceux-ci :

Soli Deo gloria ;

Et on lit à la fin de toutes :

Laus Deo.

Quand, au milieu de la composition, il sentait son imagination se refroidir, ou que quelque difficulté insurmontable l’arrêtait, il se levait du piano, prenait son rosaire et se mettait à le réciter. Il racontait que ce moyen n’avait jamais manqué de lui réussir. « Quand je travaillais à la Création, me disait-il, je me sentais si pénétré de religion, qu’avant de me mettre au piano, je priais Dieu avec confiance de me donner le talent nécessaire pour le louer dignement. »

Haydn a eu pour héritier un maréchal ferrant auquel il a laissé trente-huit mille florins en papier, soustraction faite de douze mille florins, légués par lui à ses deux fidèles domestiques. Ses manuscrits, vendus à l’encan, ont été achetés par le prince Esterhazy.