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CHAPITRE III


Àdix-neuf ans, Mozart pouvait croire avoir atteint le plus haut degré de son art, puisque tout le monde le lui répétait de Londres jusqu’à Naples. Sous le rapport de la fortune et d’un établissement, il était le maître de choisir entre toutes les capitales de l’Europe. Partout l’expérience lui apprenait qu’il pouvait compter sur l’admiration générale. Son père jugea que Paris était la ville qui lui convenait le plus, et, au mois de septembre 1777, il partit pour cette capitale, où sa mère seule l’accompagna.

Il eût été, sans contredit, très avantageux pour lui de s’y fixer ; mais d’abord la musique française d’alors n’était pas de son goût ; l’état de la musique vocale ne lui eût guère permis de travailler dans le genre instrumental ; et ensuite, l’année suivante, il eut le malheur de perdre sa mère. Dès lors le séjour de Paris lui devint insupportable. Après avoir composé une symphonie pour le concert spirituel, et quelques autres morceaux, il s’empressa