Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/431

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réussit, qui est précisément celui de l’air Tu sei troppo scelerato. Autre bravo pour l’air Je ne sais à quoi me résoudre.

Philidor eût entendu crier : Bravo, Pergolèse ! pour son air On me fête, on me cajole, dont l’accompagnement se trouve dans l’air Ad un povero polacco ; Bravo, Cocchi ! pour l’air Il fallait le voir au dimanche, quand il sortait du cabaret, qui n’est autre chose que l’air tout entier Donne belle che pigliate ; Bravo, Galuppi ! pour la cavatine Vois le chagrin qui me dévore. Grétry eût eu aussi quelques paquets à son adresse.

Quoi de plus aisé que de faire un tour en Italie où, en général, on ne grave pas la musique, de prendre des copies de tout ce qu’on entend de bon ou de conforme au goût qu’on sait régner à Paris dans les cent théâtres chantants ouverts chaque année dans ce pays ; de lier les morceaux par un peu d’harmonie et de venir être en France un compositeur renommé ! on ne court pas de danger. Jamais une partition française ne passe les Alpes.

Quel succès n’auraient pas à Feydeau l’air Con rispetto e riverenza de Mosca, dans les Pretendenti delusi, le quatuor Dà che siam uniti, parliam de’nostri affari, du même opéra ; et surtout qui les y reconnaîtrait ?