Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/505

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futurs, et par lequel tu annonçois à chaque tribu sa destinée ? où étoit-il ? ne devoit-il pas t’aider à voir cette tunique de couleurs diverses, teinte aussi de sang ? Pourquoi ces tendres émotions que ton cœur devoit ressentir étoient-elles cachées à tes regards ? pourquoi tout nous est-il caché ? Sans doute le ciel n’a voulu nous départir de sa lumière qu’autant qu’il en faut à la vertu pour mériter sa récompense.

Accorde-moi, Dieu bienfaisant ! de suivre gaiement le chemin que tu m’as tracé. Je ne souhaite pas qu’il soit plus large et moins rude ; conserve la foible lumière du pâle flambeau que tu as mis dans ma main, je ramperai sept fois par jour sur mes genoux pour découvrir le meilleur sentier ; à la fin de mon voyage je me confierai entièrement à toi, la fontaine de liesse, et je chanterai des hymnes de joie pendant mon pèlerinage.

Nous arrivons à un événement bien intéressant de la vie de Jacob, quand on lui impose une femme qu’il n’avoit ni marchandée, ni aimée. « Il voulut regarder le matin, c’étoit Léa, et il dit à Laban, qu’avez-vous fait de moi ? ne vous ai-je pas servi pour Rachel ? vous m’avez donc trompé. »

Les impositions conjugales ne sont plus