Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/620

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le connois depuis long-temps et qui le connois bien, je puis vous assurer le contraire. — Peut-être n’a-t-il pas toujours la grâce de la charité ; mais il en a toujours le sentiment. Enfin, il fait continuellement de bonnes actions, quoique la manière de les faire ne soit pas toujours bonne ; voilà le mal : il accompagne le bien qu’il fait d’un ricanement, d’une plaisanterie ou d’un sourire, lorsqu’il faudroit peut-être une larme, ou du moins un air pénétré : c’est sa manière. Son caractère ne sait point parler d’autre langue ; et quoiqu’on pût lui en en désirer un autre, je ne vois pas qu’aucun de nous ait le droit de lui faire son procès à ce sujet ; car notre manière de sentir fait seule la différence de nos complexions : mais en voilà beaucoup sur cet article.

Je me prépare à rester huit à dix jours à Scarbourough. Si vous passez l’automne à Mulgrave-Hall, n’oubliez point que Scarbourough est sur votre route. Je vous accompagnerai dans votre visite, de même qu’au château de Crazy, puis chez vous, ensuite à Londres ; — enfin Dieu sait où ; — mais ce sera toujours où il lui plaira. C’est parler cléricalement : néanmoins, tant mieux pour nous, si nous y pensions toutes les