Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/661

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jaillit sous tes lois ! Accorde-moi de respirer un air balsamique, de sentir les douces influences du soleil vivifiant. — Ami, je le ferai, — car si je ne vous vois dans quinze jours, le seizième je prendrai le coche de Douvres et j’irai sans vous, chercher les bords du Rhône, où vous me suivrez ensuite, si cela vous plaît ; si vous ne le faites point, voyez quelle différence : — tandis que le jour de Noël vous vous couvrirez d’habits bien chauds, et ferez préparer un grand feu pour vous prémunir contre les brouillards, je m’assiérai sur le gazon à la douce chaleur du grand foyer de la nature qui éclaire, vivifie et réjouit tous les êtres.

Faites bien vos réflexions, je vous prie, — et que j’en apprenne bientôt le résultat, car je ne veux pas perdre un autre mois à Londres, fût-ce même par complaisance pour vous, — ou dans la vue de vous avoir pour compagnon de voyage, ce qui, — je dois en convenir, me seroit absolument personnel. En attendant, et toujours, Dieu vous bénisse !

Je suis, très-cordialement, votre, etc.