Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/704

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cœur. — À peine puis-je me faire entendre quand je demande mon gruau.

Par la longue connoissance que j’ai de ma machine valétudinaire, je me trouve maintenant au fait de toutes ses allures : je prévois qu’il faudra que je la ménage pendant une semaine au moins, pour pouvoir en faire usage une journée. — Toutefois, dimanche prochain, je compte que je pourrai m’envelopper dans mon manteau, et me faire voiturer dans votre appartement, où j’espère que j’aurai assez de voix pour vous assurer de l’estime sincère et de l’admiration que je sens pour vous, — soit que je puisse vous le dire, soit que je ne le puisse pas. Les rhumes et les catarres peuvent nouer la langue ; mais le cœur est au-dessus des petits inconvéniens de sa prison, et quelque jour il leur échappera tout-à-fait. Jusqu’à cette époque, je vous demande la permission d’être toujours,

Le plus fidèle, le plus obéissant et le plus humble de vos serviteurs, etc.