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TOM CARIBOU

voir, là y oùs qu’ils passent leux hivernement, à moitié endormis comme des armottes, en se lichant les pattes en guise de repas.

Le nôtre, ou plutôt celui de Tom Caribou, avait choisi la racine de ce merisier-là pour se mettre à l’abri, tandis que Tom Caribou avait choisi la fourche… je vous dirai pourquoi tout à l’heure.

Seulement — vous vous rappelez, c’pas, que le terrain allait en pente — Tom Caribou, c’qu’était tout naturel rejoignit sa fourche du côté d’en-haut ; et l’ourse, ce qu’était bien naturel étout, avait creusé son trou du côté d’en bas, oùs que les racines étaient plus sorties de terre.

Ce qui fait que les deux animaux se trouvaient presque voisins sans s’être jamais rencontrés. Chacun s’imaginait qu’il avait le merisier pour lui tout seul. Vous allez me demander quelle affaire Tom Caribou avait dans c’te fourche.

Eh ben, dans c’te fourche y avait un creux, et dans ce creux notre ivrogne avait caché une cruche de